Rapport : La qualité de vie et le bien-être à l’école en France : quelle place dans les textes institutionnels ?

Rapport pour le Conseil National d'Evaluation du Système Scolaire
Lycée Albert Sarraut 1952
Thuy Phuong NGUYEN

en lien avec Agnès Florin et Philippe Guimard (Université de Nantes, CREN-EA2661)

La qualité de vie et le bien-être à l’école en France : quelle place dans les textes institutionnels ?

Contribution thématique dans le cadre du rapport du CNESCO sur la qualité de vie à l’école. Novembre 2016, 63 pages

Ce rapport analyse la façon dont les notions de « qualité de vie » et « bien-être » à l’école sont abordés dans les différents types de textes officiels en France : outre les textes législatifs et règlementaires, ont été étudiés les accords officiels, les discours ministériels, les projets académiques, les plans de formations et les guides et rapports issus des institutions.

Le terme de « bien-être » est employé régulièrement dans les textes officiels traitant de l’éducation, mais avec une fréquence assez faible et dans des contextes qui varient fortement d’un document à l’autre. Avant 2012, le bien-être à l’école est exclusivement associé aux questions de santé physique des élèves : médecine, éducation physique et sportive, éducation à la santé. À partir de 2012, le concept de « climat scolaire », adopté par de nombreuses institutions éducatives au niveau international, apparaît en force dans les textes officiels français sur l’éducation. De façon parallèle, la notion de bien-être s’étend alors au bien-être dit « subjectif » : on prend désormais en compte ses composantes psychologiques et environnementales. Le bien-être, tout en restant associé à la santé, est maintenant cité dans les questions de climat scolaire : violence, harcèlement, discriminations, justice scolaire, gestion des conflits. Il est aussi évoqué – mais plus rarement – dans ses dimensions non sécuritaires, telles que le décrochage scolaire ou le développement personnel de l’élève. Le terme de « qualité de vie » est quant à lui rarement utilisé au sujet des élèves, et un peu plus au sujet des enseignants et de la communauté éducative. De façon générale, bien-être et qualité de vie ne sont pas définis dans les textes officiels français comme des concepts opérationnels autonomes, mais présentés soit comme un objectif général, au demeurant assez vague, soit comme un élément parmi d’autres de politiques visant à résoudre des problèmes spécifiques.

L’analyse de la notion de bien-être et de qualité de vie à l’école dans les systèmes éducatifs de cinq pays étrangers (Australie, Espagne, États-Unis, Finlande et Royaume-Uni) montre une grande diversité de situations. Seule la Finlande fait du bien-être à la fois un objectif explicite de l’éducation et une condition de l’éducation, et ce au niveau national. Dans les quatre autres pays, la notion de « bien-être » est, comme en France, diluée dans d’autres thématiques : santé, climat scolaire, sécurité, discriminations… La notion de qualité de vie est généralement absente. En revanche, les approches holistiques de type « whole school » ainsi que les programmes dédiés à l’apprentissage social et émotionnel (Social and Emotional learning, Personal Social and Health Education) sont maintenant courantes dans certains pays. L’implication de la communauté (élèves, parents, personnels de l’éducation, quartier, village…) dans la santé et le bien-être des élèves s’avère aussi plus développée dans ces pays qu’en France.

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